Corée du Sud
1999 129 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
Nous sommes au printemps 1999, et, pour la première fois en 20 ans, des amis se réunissent afin de pique-niquer au bord de la rivière. Mais un homme ivre du nom de Yeong-ho (Sol Kyung-gu, OASIS) interrompt les festivités, et l’atmosphère s’assombrit aussitôt. Yeong-ho s’avance dans l’eau, montant sur le chemin de fer qui enjambe la rivière, et il devient de plus en plus évident que ce pauvre homme a l’intention de se suicider. Alors qu’un train fonce vers lui, nous verrons se succéder sous nos yeux les moments significatifs de la vie de Yeong-ho, des années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
L’immense classique de Lee Chang-dong est considéré comme étant l’un des plus grands films sud-coréens de tous les temps. PEPPERMINT CANDY pose une question fort simple, mais qui pourtant a de multiples implications : à la longue, qu’est-ce qui fait qu’un homme est anéanti? Tandis que le spectateur découvre l’existence du personnage à rebours, ses détresses et ses interrogations, l’on tisse également des liens pertinents avec l’histoire de la Corée du Sud — d’abord, le mouvement pour la démocratisation de Gwangju, violemment réprimé par les forces armées; ensuite, les années de brutalité policière qui ont suivi tout au long des années 1980; et enfin, la crise financière asiatique de 1997, ayant bouleversé des entreprises et des familles entières dans l’ensemble de la région. La nation a une certaine vision d’elle-même qui évolue au fil du temps, et la perception que Yeong-ho a de sa propre identité est aussi appelée à changer. Le réalisateur n’hésite pas non plus à braquer sa caméra sur les institutions patriarcales et sur la masculinité toxique qu’elles engendrent, au point d’oblitérer complètement les vies plus humbles qui ont le malheur de graviter alentour. Examen de toutes les facettes de la psyché masculine, PEPPERMINT CANDY demeure l’un des meilleurs longs-métrages des années 1990 en Corée du Sud, et une œuvre ayant certainement aidé à guider son pays vers le nouveau millénaire. – Traduction: David Pellerin