Corée du Sud
2005 102 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
“A virtuoso slice of sustained black humor”
– Derek Elley, VARIETYAprès deux décennies de ce qui était pratiquement une dictature d'extrême-droite, la population sud-coréenne se souleva en 1979, et de gigantesques manifestations pro-démocratie eurent lieu. La répression exercée par les forces armées fut particulièrement brutale, et la révolte s'exacerba encore davantage. Comme dit le proverbe, quelque chose qui ne saurait se poursuivre éternellement prendra fin tôt ou tard. En Corée du Sud, le conflit interne atteignit son apogée le 26 octobre 1979 avec l'assassinat du président Park Chunghee : une seule détonation, une seule balle tirée par nul autre que le chef des Services de renseignement du pays, mit un terme à 18 ans de régime dictatorial. Mais les réverbérations de cet incident dramatique continuèrent de se faire sentir durant de nombreuses années.
Une période trouble, en effet — et quoi de mieux pour se remonter le moral durant les périodes troubles que de l'humour très noir? Le réalisateur Im Sanghoo, gagnant de plusieurs prix et reconnu pour son film
A GOOD LAWYER'S WIFE (2003), de même que pour son remake, en 2010, du classique de Kim Ki-young,
THE HOUSEMAID, a souvent fait preuve d'une prédilection pour les recoins sombres de la nature humaine. Il ne fait aucun compromis dans la recréation de l'assassinat du président Park et des conséquences immédiates de ce geste fatidique. Il n'y a pas de fin heureuse ni de héros dans le cercle présidentiel, seulement beaucoup d'ivrognerie, beaucoup de séduction de femmes, et une approbation unanime des moyens de répression impitoyables... Mais il y a des personnalités tellement sordides qu'elles en deviennent humoristiques, ainsi que des circonstances drôlement absurdes, voire disgracieuses, et Im braque volontiers ses projecteurs et l'objectif de sa caméra là-dessus. Pour toute récompense, le réalisateur fut poursuivi en justice et couvert d'opprobre par le gouvernement. Heureusement,
THE PRESIDENT'S LAST BANG a aussi valu à son auteur trois prix bien mérités, ainsi qu'une place de choix dans les annales du grand cinéma de la Corée du Sud. –
Traduction: David Pellerin