États-Unis
2023 88 mins
V.O. anglaise
Dans un futur désertique (les ruines californiennes peut-être?), Jaxxon Pierce (Stephen Dorff, CECIL B. DEMENTED) a conquis l’immortalité, au sens propre comme au sens figuré. Suivant les traces de son père, ce magnat de l’industrie pharmaceutique a consacré sa vie à la mise au point et à la commercialisation de la Divinité, une substance qui dévastera à jamais la civilisation humaine en conférant à ses utilisateurs une jeunesse éternelle. Cependant, on ne conclut pas de pactes faustiens sans en payer le prix et le temps manque. Une femme mystérieuse et séduisante pénètre dans la forteresse du fou et deux frères cosmiques descendent des cieux pour enlever Jaxxon. L’heure du jugement a sonné.
Produite et présentée par Steven Soderbergh, la deuxième création d’Eddie Alcazar (après PERFECT et les courts-métrages THE VANDAL et FUCKKYOUUU) est un voyage hallucinant et stylisé dans la pure tradition des Midnight Movies (tels que ERASERHEAD et TETSUO: THE IRON MAN). Cinglant, brutal, sexy et brillant à parts égales, DIVINITY offre une vision rétrofuturiste stupéfiante de l’humanité dans laquelle nos faiblesses (la vanité, l’hédonisme, la cupidité, les PDG) sont devenues en elles-mêmes une quête esthétique glorifiée, un but en soi. Mise en garde ou délire dans l’air du temps? Certaines expériences exigent de laisser toutes ses inhibitions à la porte en faveur de plaisirs purement sensuels, et c’est le cas de celle-ci : un défilé de corps polis et grotesques s’entrechoquant dans un superbe noir et blanc, soutenu par une direction artistique exceptionnelle, des images de synthèse expressives et des effets prothétiques (portez attention à l'animation en volume inspirée des jeux d’arcade). Comme un OUTER LIMITS du futur transmis directement à un cerveau placé dans un bocal de verre sur l’étagère d’un vaisseau spatial en partance pour la Planète B, DIVINITY est un classique en devenir. – Traduction: Stéphanie Cusson