Pinoy Party: Courts métrages philippins

Les œuvres de cinq cinéastes émergents des Philippines sont réunies dans ce programme de courts-métrages, où l’innovation formelle et les notions d’identité, d’appartenance et de nostalgie sont à l’honneur. PINOY PARTY est une ode turbulente à la jeunesse, à l’imagination sans limites et aux personnes qui rêvent d’un monde meilleur.

Dans le finement observé WHEN YOU LEFT ME ON THAT BOULEVARD (SXSW 2023) de Kayla Abuda Galang, l’adolescente Ly et ses cousines consomment de la drogue avant de célébrer l’Action de grâce chez leur tante. Un portrait joliment nostalgique de jeunes ayant grandi au sein d'une famille de la diaspora au milieu des années 2000, culminant par une scène de karaoké d’anthologie! Dans HITO (Berlinale 2023), Stephen Lopez rend hommage aux films de Nobuhiko Obayashi (HOUSE) et imagine comment Jani, 14 ans, et un poisson-chat parlant dénommé Kiefer peuvent défier un monde tyrannique de réacteurs nucléaires et de couvre-feux militaires, où l’empathie est cruellement absente. LUZONENSIS OSTEOPOROSIS de Glenn Barit (CLEANERS) met en scène un hominidé préhistorique se préparant à aller outre-mer pour devenir un travailleur migrant. Lorsqu’il perd son passeport, il réfléchit à propos de sa place aux Philippines. Une allégorie surréaliste de l'exode des cerveaux et des politiques d'exportation de main-d'œuvre sans relâche de ce pays.

Avec IT’S RAINING FROGS OUTSIDE (Sundance 2023), Maria Estela Paizo livre un court-métrage fascinant qui marie le journal pandémique au carnet de voyage expérimental, alors que son personnage, Maya, retourne dans sa province natale, Zambales, pour confronter sa terrifiante maison d’enfance… qui est remplie d’amphibiens tombés du ciel. Enfin, BOLD EAGLE de Whammy Alcazaren raconte le trip d’acide d’un homme gai obsédé par le sexe et constamment en ligne, avec un chat bien placé! Un film qui remet en question la censure, la dictature et la répression. – Traduction: Kevin Laforest