La présentation annuelle de Fantasia de visions intimes d’autrices de genre revient avec huit œuvres extraordinaires de six pays, qui vous laisseront sans mots. D’Argentine, SAYANI de Lucia Bernal (première internationale) est une captivante dose d’atmosphère surnaturelle et d’émotion, mise en scène avec une grande maîtrise visuelle et se déroulant dans un endroit mystérieux où des extraterrestres guident une pilote perdue vers son destin. La comédie noire SAID OF A DEER THAT SHEDS ITS ANTLERS de Salomé Crickx (première montréalaise) est possiblement le film le plus subversif produit en Belgique depuis C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS. Dans une petite ville de campagne, la 167e mue annuelle commencera sous peu et la scénariste/réalisatrice Crickx s’apprête à devenir votre nouvelle idole.
La cinéaste britannique Noomi Yates nous offre ONLY YOURSELF TO BLAME (première mondiale), où une fille retournant chez elle à pied est suivie par une silhouette terrifiante qui copie chacun de ses mouvements. Un film particulièrement tendu qui combine l’horreur physique et psychologique. Rose Glass en est la productrice exécutive. De France, SWEET TOOTH (première canadienne) est la troisième œuvre de Joséphine Darcy Hopkins à être projetée à Fantasia, après THE DAY MY MOTHER BECAME A MONSTER (2017) et CLOUD (2020). Sa plus récente réalisation est un autre film de genre saisissant, avec des performances intenses, une puissante portée allégorique et des moments qui vous paralyseront.
La cinéaste allemande Sophia Bierend livre THE TASTER (première internationale), une classe de maître de suspense à petit feu se déroulant dans un avenir rapproché, en Roumanie, où une jeune fille est sélectionnée pour devenir goûteuse pour le leader des forces occupant son pays. La seule règle à suivre est de ne jamais regarder cet homme dans les yeux. Des États-Unis, MANCHA de Nicole Mejia (première internationale) est une œuvre exceptionnelle abordant les traumatismes multigénérationnels avec une touche de réalisme magique, comme si c’était un rêve éveillé. Une commentatrice politique réactionnaire (Madeline Brewer, CAM) peine à trouver un équilibre entre ses ambitions et son sens moral lorsqu’un tireur fou la cite en tant qu’influence dans PRUNING de Lola Blanc (première internationale), un film empreint de colère et de surréalisme. Enfin, l’incroyablement satisfaisant NIAN de Michelle Krusiec (première montréalaise) introduit la mythologie traditionnelle chinoise dans une école américaine où l’intimidation et les tensions raciales abondent. – Traduction: Kevin Laforest